Un matin de fraicheur, Big Brother se réveille dans la brume. Tartines au beurre, café pour se réchauffer, il fait -5°C en ce mois de janvier. De part et d’autre du rivage, une fine pellicule blanche congèle la ville. Le soleil se cache, mais arrivent tout de même Stéphane, Jean-Marc de L’Océan, et Xavier (un marin d’un autre océan, revenu d’une transatlantique depuis peu). Ils allument le contact, chauffent les moteurs longuement, il faut passer l’écluse et nous serons les seuls à tenter l’aventure aujourd’hui. Elle s’ouvre sur la Loire, vide, brumeuse, lisse. Vainement, nous avançons, il fait froid mais c’est si calme.
Nous sommes au milieu de nulle part au beau milieu de la ville.
Stéphane allume la VHF, nous quittons peu à peu le cœur de Nantes, pour parvenir sur les berges alentours. Quand la visibilité n’est pas précise, il faut tendre l’oreille. D’ailleurs, au loin, une corne de brume résonne et à quai, quelques hommes protestataires nous alertent. On distingue alors une ombre massive, s’approchant de notre hollandaise. Comme un mirage émergeant de l’épaisse brume matinale, un immense cargo face à notre cosy bateau. Les oiseaux le survolent, et saluent ainsi son arrivée sous le pont de Cheviré.
Le cargo s’éloigne doucement. A l’observer ainsi, nous sommes frigorifiés et le soleil n’est toujours pas levé. Demi-tour donc, il est l’heure de se réchauffer et de déjeuner. Nous mouillons dans le centre de Nantes, et autour de nos verres de vins, nous dégustons quelques huitres, tartare d’algues marines, chips de blé noir, et beurre salé. Sans oublier ce fameux kouign amann avec le café ! Notre estomac breton rassasié, vient le moment de rentrer. Nous repassons l’écluse dans l’autre sens, toujours aussi seuls sur l’eau, le bateau a mérité son repos.
Cela peut sembler anecdotique mais c’est une des dernières soirées sur Big Brother. Soir de spectacle, s’illumine la cité des Congrès. Nous cuisinons. On y passe un soir doux dont on ne sait quand il doit commencer ou finir : en hiver, la nostalgie d’un cocon ne disparait jamais vraiment. L’hollandaise offre une lumière particulière qui fait scintiller les eaux et fait croire aux photographes qu’on peut se passer d’un cadrage original…