Je suis de retour sur Nantes après 5 mois de voyage dans les pays du Nord. Nous sommes à la fin de l’été, mais le soleil culmine tout autant que les degrés. Mon téléphone sonne en milieu d’après-midi, c’est Stéphane, propriétaire du bateau Big Brother. Une virée sur l’Erdre est annoncée pour la soirée, parfait pour un lundi !
Face à nous, la tour de Bretagne nous regarde s’éloigner du centre de Nantes. Au fil de l’Erdre, nous quittons la ville. Sur notre chemin quelques autres citadins se baladent aussi entre kayaks, péniches, paddle et petits bateaux. La vie s’anime aussi sur l’eau. Au fur à et mesure que nous naviguons, la rivière nous dévoile ses premiers secrets : derrière les berges arborescentes nous apercevons les premiers châteaux.
Il est 19h, notre capitaine sort l’apéro. Un verre de mente à l’eau, une bière bien fraiche et quelques olives, il règne comme une atmosphère de vacances.
Nous venons de dépasser Sucé-sur-Erdre, ce charmant village illuminé par une soirée d’été. Le soleil ne va pas tarder à se coucher, le moment est venu de sortir du chenal pour mettre le bateau au mouillage. On approche d’ailleurs de la plaine des Mazerolles, lieu connu où l’Erdre s’élargit tellement que bientôt nous avons la sensation d’être seuls au milieu d’un grand lac d’argent. L’ancre est jetée, le soleil bientôt derrière l’horizon, sur la terrasse du bateau nous savourons tranquillement le diner.
Je me dis souvent que le dépaysement n’est qu’une question de choix. Ce n’est pas la distance de chez soi qui est importante , mais la notion de connaissance de son environnement. Il suffit de choisir une autre façon de le découvrir et surtout d’ouvrir son cœur aux simples plaisirs .
Encore une fois, cette soirée d’été sur l’Erdre confirme cette intuition. Nous sommes tout proche de la ville géographiquement, mais complètement déconnectés de la vie citadine. En une soirée, une nuit, une matinée j’aurai ouvert mon temps à la détente. Quel luxe si accessible, si près de Nantes.
La nuit est clair, l’air doux et calme, nous dormons donc sur le ponton à la belle étoile. Et après une bonne nuit de sommeil, quand le soleil s’ élève, le réveil n’est qu’émerveillement.
De bonne heure, de bonne humeur, un café et l’ancre levée, nous reprenons la navigation, direction la ville et son agitation. Comme à l’aller, le retour sera l’occasion de faire de beaux clichés. Sur l’eau, l’angle de prise de vue est différent et nous approchons monuments historiques, faunes et flores plus facilement. Un héron et une aigrette blanche nous saluent. Ils resteront là au calme, tandis que pour nous, le travail nous attends, mais la déconnexion et les souvenirs furent au rendez-vous.